L'église du Bourg de Cieux et La Chapelle du Bois-du-Rat sont les deux seuls vestiges du Moyen Age encore debout.

L'église de Cieux, est d'après l'archaïsme de certains détails, l'une des plus vieilles du Haut limousin.

Elle remonterait au XIème siècle  (église romane) et agrandie à l'époque gothique (XVème siècle).

Bénitier : Date de 1688

Vitrail : du XIXème siècle signé CH Champigeulle de Paris " L'Ascension du Christ "

Curiosité de l'église de Cieux : à l'extérieur à droite du porche 2 vitraux, à l'intérieur un seul vitrail - " La Vierge et l'Enfant "

Aucun document se rapportant à sa construction n'est connu, Les restaurations effectuées entre 1873 et 1900 ont consolidé l'édifice, mais saccagé le caractère artistique.

Sur la façade sud de la chapelle latérale, présence de 2 fenêtres portant chacune un vitrail ; à l'intérieur une seule fenêtre ébrasée* et un seul vitrail sont visibles.

Le clocher dénaturé par la restauration, surmontée d'une flèche pyramidale est cubique, étayé par de gros contreforts.

Particularité rare dans cette région, il possède 4 cloches qui ont toutes un nom :

- Johanna - Martha qui donne le ré   (Jean ROBY-Marthe VITET)

- Joséphine - Justine ...... .... – fa  (Joseph LACROIX-Justine CHAZEAUBENEIX)

- Antoinette - Eugénie ......... – mi   (Antoine ROBY-Eugénie LESTER)

- Jeanne - Anne ........... - do.   (Jean ROBY-Marthe ROBY) (1911)

 Le chevet en hémicycle est entouré de contreforts de section carré que coupe un cordon en quart de rond.

Au dessous du toit une corniche sur modillon*.

Le chœur voûté de très fortes ogives qui reposent sur des colonnes rondes adossées.

Il n'y a pas de formeret. Ces ogives dénoteraient par l'appareillage grossier d'une grande ancienneté...

Formées de trois tores, celui du milieu est   plus gros que les autres.

Pas de clef de voûte, ni sculptures sur la corbeille des chapiteaux dont le tailloir est profilé en quart de rond, qui se raccorde à un cordon de même section qui court tout le long de la muraille. L'abside est la partie la plus curieuse, en hémicycle et voûtée d'arêtes, dispositif très rare.

Celles-ci retombent sur deux gros pilastres qui portent un doubleau et sur deux colonnes encadrant une fenêtre en plein cintre, ébrasée et percée dans l'axe.

Un tore garnit l'unique voussure et prolonge sans l'interposition d'aucun chapiteau. Les deux colonnettes de même section logées dans les ressauts des pieds-droits.

La porte située au midi s'ouvre sur une première travée de la nef, qui en compte deux voûtées en berceau. Les doubleaux des deux travées sont en tiers-point et retombent sur des pilastres.

Le thème est fait d'après une peinture religieuse du peintre espagnol Bartolone Estabau Murillo, né à Séville en 1618 et mort à Cadix en 1682.

Les 4 panneaux de bois proviennent de la chaire. Ils ont dû être découpés vers 1965, l'Abbé Grenier était à Cieux.

Ils représentent les 4 évangélistes (St Mathieu - St Marc - St Luc et St Jean).

En 1972, des travaux de chauffage ont permis de découvrir, sous une dalle un escalier menant à une salle souterraine située dans l'axe et au centre du chœur.

Cette salle maçonnée voûtée en arc d'une hauteur de 1m68 au maximum, mesure 4m45 de long sur 3m10 de large. Une banquette également maçonnée de 0m50 de large et de 3m25 de long court le long des deux grands côtés.

Sur ces banquettes reposaient 4 cercueils en bois (deux hommes, une femme et un enfant) un cinquième squelette gisait au pied du mur dans une niche pratiquée dans la maçonnerie.

Il est vraisemblable que ce sont les restes de la famille de Brettes qui, au XVIIème siècle, était « seigneur de Cieux », et cela jusqu'à la révolution.

Ce fait est d'ailleurs signalé en 1920 par le chanoine Lecler qui écrit que l'on voyait jadis dans l'église une inscription:-

*Lire l'épitaphe sur la mort de Messire CIBARD DE BRETTES, Baron du Cros. Cieux, Montrocher en partie et du Broulhac en Bourgogne".

La Salpêtrerie

En vertu de la loi du 14 frimaire an II (4 décembre 1793) toutes les communes et tous les individus furent réquisitionnés pour la production du salpêtre (l'un des composants de la poudre à canon).

Un four en brique fut construit dans l'église.

Le peu de zèle des habitants à apporter les cendres attira les foudres de la société populaire chargée de la récolte du salpêtre.

L'angélus ne sonnait plus, et c'est par une sorte d'émeute que la population exigea du maire la remise des clefs de l'église. Il s'en suivit un saccage complet de la salpêtrerie et la cloche sonna toute la journée malgré la présence des gendarmes de Bellac et de quatre gardes nationaux. Ce soulèvement marqua la fin de la salpêtrerie.

Ces événements se déroulèrent le 16 germinal an III (dimanche 5 avril 1795).


GLOSSAIRE

Abside :

Chevet, extrémité derrière le choeur lorsqu'elle se termine en hémicycle

Abside

Arc en Tiers-point :

Inscrit dans un triangle équilatéral

Arc

Chapiteau :

Partie élargie qui couronne le fût d'une colonne

Chapiteau

Clef de voûte :

Pierre en forme de coin placée à la partie centrale

d'une voûte et servant à maintenir en équilibre les autres pierres

Clef de voûte

Corbeille :

Partie du chapiteau rappelant une corbeille d'acanthe

Corbeille

Doubleau :

Arc qui double l'intrados d'une voûte et paraît lui servir d'appui

 Doubleau

Ebrasée :

Percée en ligne biaise de manière à donner plus de jour

Ebrasée
Formerets :

Arc dans l'axe de la voûte recevant sa retombée

Formerets
Intrados :

Partie intérieure et concave d'un arc ou d'une voûte

Intrados

Modillons :

Ornement en forme de console renversée, placé sous la saillie d'une corniche

Modillons

Ogive :

Arc diagonal bandé sous une voûte et marquant l'arête

Ogive
Pilastre :

Pilier engagé, colonne plate engagée dans un mur et formant une légère saillie

Pilastre
 

Ressauts :

Saillie qui interrompt un plan vertical = corniche

 Ressauts
 Tailloir :

Partie supérieure d'un chapiteau sorte de tablette carrée ou polygonale sur laquelle   repose la retombée des la voûtes

Tailloir
Tore :

Torsade, torsion

Tore

Voûte en berceau :

Voûte engendrée par un arc en plein cintre

Voûte

Salpêtre : Mélange naturel de nitrates ;

salpêtre + souffre + charbon de bois = poudre à canon